ORIGINE

Le point de départ de ma réflexion ? L’élégance. D’un terroir, tout d’abord, celui de Barbonne-Fayel, dans la Côte de Sézanne, berceau de mes origines familiales et atelier de mes créations artistiques.

C’est là, au cœur de ces vastes étendues qu’est né mon amour de la terre. En même temps que mon imagination, très tôt appelée à s’exprimer de manière inconditionnelle et sans limite. Un champ d’expression riche qui a conforté ma vision d’esthète. Car une œuvre d’art, le champagne en est véritablement une. Depuis sa vendange jusqu’à la pleine révélation de ses jus devenus vins en caves, cette production de la matière et de l’esprit se façonne entre les mains de ses créateurs. Chef-d’œuvre, il fait dialoguer contenu et contenant. Objet de fascination, il devient pièce unique. Car c’est paré de ses plus beaux atours qu’il s’éveille pour, enfin, naître à l’art. Autant d’intentions qui guident mes parti pris que je prends soin de restituer avec authenticité dans mon fil rouge créatif.

TERRITOIRE

Barbonne-Fayel ou quand deux mots suffisent pour vous évoquer les grands espaces… Place forte des Coteaux du Sézannais, la commune mérite un petit périple, 45 kilomètres au sud-ouest d’Épernay… Mais quel portrait atypique, déconcertant de singularité !

On pourrait croire les vastes terres trop calmes pour abriter quelque secret… Et pourtant, les vignes ne révèlent qu’à l’initié la perle de ses raisins : un cépage blanc qui répond au nom de Chardonnay. D’ailleurs, vous connaissez certainement celui de la Côte des Blancs, dont les sols crayeux produisent des vins élégants et racés. Mais un peu moins, l’assez « confidentiel » mais néanmoins prisé Chardonnay de la Côte de Sézanne et la richesse de ses vins tout en finesse. Un terroir à part entière qui puise sa force dans sa succession de strates de craie et de marne. Cette terre est ma « Muse », l’aura de son caractère m’inspirant au quotidien dans la réalisation de mes champagnes. Des cuvées à la belle énergie, aromatiques, minéraux et fluides dont j’entends bien vous faire connaître toute la polyvalence de vues.

BLANCHE

Un mot-clé pour laisser libre cours à la déambulation de nos pensées.

Blanc pour la pureté immaculée.

La lumineuse clarté d’un terroir qui ne demande qu’à se révéler,

La douceur diaphane d’une feuille sur laquelle les idées sont jetées.

Où tout juste ordonné, le fil conducteur commence à se tisser.

Pour poursuivre sa conversation en dehors du cadre.

Sur une vaste toile disposée.

Qui ne connaît de frontières que notre imagination.

En expansion et sans cesse renouvelée.

COURANT

Ma famille a très tôt fait partie de ce courant d’inspirationprécurseur. Passionnément attachés à notre terroir, mes prédécesseurs ont eu à cœur d’en porter, de tout temps, la beauté et la richesse. Mes arrière-grands-parents, Paul et Jeanne Verlet, sont les premiers à tomber amoureux de notre terre. Ils n’en sont pas encore les artistes mais bien plutôt les artisans. Laboureurs polyculteurs, c’est sous leurs mains que notre exploitation s’esquisse. Des lignes tracées à la main levée, sur lesquelles mon grand-père Georges, et son épouse, Éliane, viendront s’appuyer pour être parmi les premiers à oser l’aventure de la vigne. Un amour du métier qu’ils transmettront naturellement à leurs enfants, parmi lesquels mon père, Jean-Claude.

 Formé à l’école de la terre, il a à cœur d’en poursuivre le travail à travers un style que l’on pourrait qualifier de « contemporain ». Sa rencontre avec ma mère, Catherine, est en cela décisive. Évoluant dans un milieu autre que le sien, elle lui ouvre les yeux sur l’opportunité de sortir de l’ombre pour, enfin, faire reconnaître publiquement notre passion familiale. Porté par cet élan, mon père n’hésite pas à questionner sa démarche pour mieux décloisonner son approche. Au contact de ses confrères en qui il reconnaît une véritable famille de cœur, unie dans la même dynamique artistique. Ce qui ne l’empêche pas d’aborder un parti pris toujours plus personnel. Bien au contraire.

ET CONTRE-COURANT

L’évidence de mon devenir se faisant trop pesante, je décide pour un temps de m’y soustraire. Presque par esprit de contradiction, je m’engage dans une discipline plus urbaine, même si les racines de mon terroir ne sont jamais très loin… Me voici vivre dans une région distincte, bien que semblable à bien des égards à celle de mes origines. Et puis, le retour se fait nécessaire. Il faut bien que je poursuive à mon tour l’œuvre initiée par mon père. Toujours un pied dans la ville et un autre dans les vignes, dans lesquelles je prends plaisir à me ressourcer dès que mon emploi du temps le permet. En quoi ces deux environnements seraient inconciliables ? J’aime autant dépasser la distance que les évidences….